Un public nombreux est venu assister à ce premier volet de la Conférence du Réseau Ouest Normand consacré à la thématique de l’habitat.
C’est à la filature des Possibles à Lisieux le 13 septembre 2024, en présence de François Aubey, Président de Lisieux Normandie et de Sébastien Leclerc, Maire de Lisieux, que s’est tenue cette Conférence dont le sujet est identifié comme un enjeu majeur pour l’ensemble des élus des EPCI membres du Réseau.
Après une introduction de Béatrice Turbatte, 1ère Vice-Présidente du RON et d’Aristide Olivier, Maire de Caen, c’est Jean-Marc Offner, notre grand témoin, Président du conseil stratégique de l’école urbaine de Sciences Po, ancien directeur de l’agence d’urbanisme de Bordeaux Aquitaine, qui a ouvert les débats sur cette réflexion au titre volontairement provocateur « Et si le périurbain était une solution plutôt qu’un problème ! ».
C’est ensuite Valérie Mespoulhès, Présidente de l’Union pour l’Habitat Social de Normandie qui a présenté « La situation et les perspectives de l’habitat social des territoires Ouest normands ». Aymeric Poupel, Président de l’Observatoire du Logement Neuf en Normandie, a, quant à lui, abordé les données de l’observatoire et les dynamiques qui en découlent avec le regard de l’opérateur privé.
Après un temps d’échanges nourri, la conférence s’est poursuivie autour d’une table ronde d’élus. Martine Grunewald, Vice-Présidente en charge du logement et de l’habitat du la CA du Cotentin, a présenté les actions engagées pour « Se loger sur un territoire au marché immobilier en croissance » et Yves Deshayes, 2ème Vice-Président de la CdC Terre d’Auge a poursuivi sur comment « Se loger sur un marché porteur ».
Quelques idées fortes :
« L’outil ZAN fait oublier l’objectif. On passe trop de temps à compter on ne sait quoi ; on en oublie de parler qualitatif, formes urbaines. » J.M. Offner
« Il faut s’intéresser à la qualité des sols. » J.M. Offner
« La ville va se densifier un peu, la campagne va évoluer ; entre les deux, il y a le périurbain, où il y a de l’espace, mais un espace qui sera l’objet de concurrences. Cela nécessite donc des choix pour notre périurbain. » J.M. Offner
« L’étalement urbain est là : il ne s’agit pas de lutter contre, mais de faire avec. Le périurbain existe et il fonctionne, il faut l’aider à prévoir son futur et à évoluer. » J.M. Offner
« Il faut imaginer un développement non-indexé sur la croissance démographique. » J.M. Offner
« La moitié des Normands ont été un moment dans leur vie logé dans un logement locatif social. » V. Mespoulhes
« 70% du parc social a été construit avant 1991, il ne correspond plus forcément aux besoins d’aujourd’hui… Comment le faire à nouveau correspondre ? » V. Mespoulhes
« Il y a un arbitrage à faire entre production neuve et réhabilitation. Les bailleurs n’ont pas les fonds pour tout. » V. Mespoulhes
« Le marché est grippé, mettant à mal le parcours résidentiel. » A. Poupel
« Le Calvados et la Manche portent 50 à 60% de la dynamique normande en promotion immobilière et en aménagement. » A. Poupel
« La planification porte des effets positifs pour les opérateurs, grâce à des ZAC et des OAP bien calibrées. Il faut réfléchir à des documents d’urbanisme en mode projet ; réfléchir à la parcelle ; développer des produits précis à des endroits précis pour répondre aux besoins… Et arrêter de vouloir écrire toutes les règles sur tous les zonages. » A. Poupel
« La problématique du foncier, c’est : comment construire avec le ZAN, comment habiter demain, mais aussi comment se déplacer ! Le Cotentin vient de mettre en oeuvre un nouveau réseau de transports en commun. » M. Grunewald
« Le risque submersion est pour demain ; on doit donc travailler sur le repli stratégique. » Y. Deshayes
« Discuter avec les promoteurs, n’accepter les projets qu’après négociations, en s’assurant que les demandes des territoires sont respectées. » Y. Deshayes
Les réflexions vont se poursuivre, puis des Actes seront publiés en novembre 2024.